Nous n’avons hélas pas tous la chance de disposer de locaux de peinture dédiés, spacieux, isolés et aérés ; si ce n’est pas nécessairement problématique pour les travaux de peinture classiques, cela peut l’être beaucoup plus pour les amateurs de peinture à l’aérographe… Que faire ?
En effet, qui dit aérographe dit particules fines de peintures et diluants en suspension dans l’air. Ces particules ne sont ni bonnes ni saines à respirer en cas d’exposition plus ou moins longue, d’autant plus quand l’atelier peinture est situé dans le salon familial.
Vous le savez sûrement : le masque de protection jetable ou à cartouche n’est pas optionnel pour le peintre lui-même, surtout en cas de sessions prolongées voire répétées. Mais il reste le problème des gouttelettes de peinture qui se déposent sur l’environnement proche et des micro-particules en suspension auxquelles est exposé notre entourage direct. La solution est simple et réside dans un outil trop souvent méconnu des peintres en herbe : la cabine de peinture pour aérographe.
Une cabine de peinture pour aérographe, en quoi ça consiste exactement ?
Le principe est simple et plutôt similaire à celui d’une hotte aspirante : délimiter une zone de travail spécifique et protégée tout en aspirant odeurs, gaz et micro-particules via un système d’aspiration qui a pour mission de traiter le tout avec un filtre adéquat avant de l’évacuer via un extracteur simple.
L’intérêt est donc à la fois d’éliminer odeurs et particules et de préserver le plan de travail des projections involontaires de peinture lorsque vous pulvérisez avec votre aérographe.
Les critères de choix d’une cabine de pulvérisation
Les critères de choix d’une cabine de pulvérisation sont heureusement plus restreints que ceux d’un aérographe (voir notre guide : quel aérographe choisir). Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe deux grands types de cabines de peinture : les cabines fixes et les cabines mobiles. Comme leur nom l’indique, les cabines de peinture fixes sont des structures permanentes, équipées de dispositifs de ventilation et de purification de l’air adaptés à l’utilisation de peintures avec solvants et de produits nocifs ou polluants. Cependant, elles sont en général très coûteuses (plusieurs milliers d’euros), occupent un espace considérable (plusieurs dizaines de m²) et nécessitent un entretien important. Elles sont donc plutôt réservées à des usages professionnels. On peut par exemple les retrouver dans des garages automobiles, où il y a un usage abondant de peintures toxiques et odorantes.
Pour l’aérographie, on va donc plutôt s’orienter vers des cabines mobiles, conçues pour être transportées facilement d’un endroit à un autre, et bien adaptées pour peindre sur des petites ou moyennes surfaces (peinture de figurines ou véhicules miniatures par exemple).
Pour ce type de petite cabine pour aérographe, on se situe entre 100 et 130 euros de budget pour un matériel correct et durable.
Différents modèles existent sur le marché, mais ceux-ci ont en commun d’être composés des éléments suivants :
- des auvents déployables pour isoler la zone de travail du reste de l’atelier et circonscrire les projections de peinture aérographe à la zone stricte de la cabine ;
- un moteur et un ventilateur destinés à aspirer légèrement les vapeurs de peinture/solvant et les projections plus ou moins fines ;
- un filtre à air prévu pour capturer les particules de peinture ;
- un tuyau d’extraction plus ou moins long pour évacuer le tout.
Certains modèles de station de peinture proposent un éclairage LED interne bien pratique et que je recommande vivement ! Les auvents, même lorsqu’ils sont transparents, ont forcément tendance à faire perdre en luminosité à l’intérieur de la cabine. Or, on le sait, disposer d’une bonne luminosité est capital dans ce genre d’opération de précision ! Dans la même optique, j’ai tendance à préférer les cabines aux couleurs claires qui permettent d’augmenter encore la luminosité et donc la lisibilité à l’intérieur de la cabine.
Il existe également des cabines livrées avec des supports de peintures amovibles (rotatifs ou non), certes pas vitaux mais bienvenus et qui peuvent avoir leur utilité en cas de peinture de grosses pièces.
Sachez enfin que la plupart des cabines de peinture pour aérographe sont pensées pour être rangeables et transportables facilement : c’est plutôt bon à savoir si vous ne disposez pas d’un espace de travail dédié et permanent. Néanmoins, pour des questions de confort, attention également à ne pas voir trop petit ; préférez une cabine aux dimensions raisonnables pour pouvoir travailler facilement en face d’elle, sans qu’elle ne soit gênante ou de taille trop petite.
Pour ma part, j’utilise un caisson de peinture aérographe avec une surface de travail d’environ 40x40cm, avec auvents transparents rabattables, enrouleur automatique pour l’alimentation et poignée de transport, ce qui rend l’ensemble particulièrement pratique et rapide à déployer et ranger une fois le session de travail terminée. Je recommande particulièrement la cabine de peinture pour aérographe HBM (le modèle que j’utilise pour illustrer cet article) qui combine les avantages d’être accessible en termes de prix (comptez environ 100 euros), de proposer une bonne superficie de travail, un éclairage LED interne, tout en étant facile à ranger et stocker.
Quid de l’entretien d’une cabine pour aérographe ?
C’est bien simple, il n’y a quasiment aucun entretien à prévoir avec une cabine pour aérographe : une fois la séance de peinture terminée, il ne reste plus qu’à remballer le matériel et le stocker à un endroit sec.
Le seul élément pouvant nécessiter un remplacement est le filtre à particules, mais encore faudrait-il avoir un rythme de peinture industriel pour que cela soit vraiment nécessaire. Personnellement, en deux ans, je n’ai jamais eu besoin de le remplacer, et je doute de le faire un jour. Au besoin, un filtre neuf seul coûte environ 5 euros.
Quant aux éclairages intégrés quand il y en a, ce sont des LED, qui disposent d’une durée de vie importante, environ 20000 heures.
En conclusion
Même si la cabine de peinture représente un certain budget, elle n’en reste pas moi un accessoire très utile à la pratique de l’aérographe, et absolument capital en espace clos, peu ventilé, ou fréquenté par votre entourage.
Elle possède à la fois l’avantage de protéger votre espace de travail des dépôts de peinture successifs qui s’accumuleront nécessairement au fil de votre pratique sur tous les éléments environnants, mais aussi de protéger vos poumons et ceux de vos proches d’une exposition néfaste à des micro-particules dont on se passerait bien, et ça, ça n’a pas de prix !